jeudi 26 novembre 2009

The Pains Of Being Pure At Heart feat. Saint Etienne


Deux petits <3 des Pains Of Being Pure At Heart(et The Depreciation Guild) en photo, un remix de leur Higher Than The Stars avec Saint Etienne pour les retardataires : ça sent décembre à plein nez :

mercredi 18 novembre 2009

You really need to have a blog to post that kind of crap

A tv channel sat up a competition of short-movies shot with phones. I thought it was tough to do a good movie with just a mobile. Then i had second thoughts : maybe our phones could be like some 2000's Super 8 cameras. So I tried briefly to shoot some images and edited them on my phone. I added some ringtone soundtrack and used the phone visual effects. It's really bad. I didn't even send it for the contest and found out later that anyway, my phone wasnt a 3G so I was not able to take part to it. Well, i don't mean that my blog is a trash can. But ... I'll send it here. The most interesting thing in this video is the view : I filmed this "piece of art" (sic) on the top of the Louis Vuitton building in Paris.

dimanche 8 novembre 2009

Fish war in Versailles castle



My younger sister went to visit Versailles castle with school and attended a fish war in the garden. It's pretty shocking and disgusting.

jeudi 29 octobre 2009

Internet : Tu es l'artiste ou tuer l'artiste ?

Avec la team Gonzai, on aime infiltrer des grosses boîtes comme Orange, pour poser des questions indécentes et compliquées à des gens qu'on ne voit pas partout ailleurs.
Ce mois-ci c'était mon tour de prendre les rênes de l'émission Moquête.



mardi 6 octobre 2009

Delphic's video is unreal

While the last New Order's sons from Delphic repeat in the lyrics "lets do something real", images with a brillant sense of photography make this video a real classic.

mercredi 16 septembre 2009

Un disque révolutionnaire russe



Puisque chacun y va de sa méthode pour guérir l'industrie du disque, j'ai envie de vous faire partager une méthode russe appliquée en 2003. Le produit complètement illégal que vous voyez en photo ci-dessus m'a été rapporté de Moscou en 2003, son prix équivalait à 3€.
Je l'avais alors trouvé peu pratique puisque ma chaîne hi-fi ne pouvait pas le lire car c'est un format DVD. Mais d'après ce que j'ai pu constater dans mon entourage pourtant mélomane, les chaînes hi-fi ne servent plus aujourd'hui qu'à amplifier itunes.
Ce disque réunit les discographies complètes des White Stripes et des Strokes, deux groupes alors fascinants pour un même public tout juste converti à la Converse all stars. J'avais d'abord pensé que pour ce prix ce devait être un orchestre russe qui reprenait les chansons, comme sur les compils années 80 de Gifi.
Is This It ?
Mais ce sont bien les Strokes et les Stripes qui jouent. On découvre même des bonus présents sur des maxis peu diffusés : des live, des démos comme celle d'Is This It. Ce disque multimédia est un peu comme une pochette suprise virtuelle. En explorant tout ses dossiers on devine le système économique du distributeur de ces disques : un folder réunit des pubs pour des magazines musicaux, pour un logiciel et des liens vers des sites, mais aussi de quoi installer Winamp. Un album photo contient des clichés des groupes qui ne semblent pas avoir été simplement prises sur google. Dans un autre dossier on retrouve les paroles de chaque chanson des huit albums écoutables sur le disque au format MP3, ainsi que quatre clips des Strokes. Autant dire que les fans sont comblés. En revanche, les poches des maisons de disques et des musiciens n'ont pas dû être comblées par les trois euros versés par mon amie touriste.
Barely Legal
Bien sur ce disque n'est pas légal mais avouons qu'ils sont rusés ces Russes.
Pour l'instant, les albums que nous achetons sont au mieux agrémentés d'un accès direct vers le site web de l'artiste ou d'un clip, mais ce coffret numérique a de quoi séduire, en s'inscrivant d'une part dans de l'hyper consommation musicale (huit albums tout de même!) mais aussi dans la logique d'hyperinformation : une biographie, des photos exclusives, des paroles qui évitent de cliquer sur google sur des sites avec des pop up de partout. En utilisant ces goodies sur des supports légaux pour un prix décent (on n'a pas dit 3 euros comme à Moscou..), la galette ronde ne pourrait-elle pas s'offrir encore quelques petits tours de piste ?

lundi 10 août 2009

Paris : " L'inquiétude grandit "


Paris 9e au Printemps 2009

Les glaneurs et la glaneuse, Agnes Varda, 2000

dimanche 9 août 2009

Parlant de statues

J'ai tellement écouté l'album Moonbeams de Throw Me The Statue que ça me rendrait presque malade d'entendre cet insipide single qu'ils viennent de sortir. Mais ce n'est pas facile d'être doué. Donc tant pis, on fera comme si le temps s'était arrêté depuis ce hit hors du tempo.

Ya rien à la télé le samedi soir

Tous ceux de ma génération qui ont suivit l'option "CAVE", Cinéma Audio Visuel, se sont vu rabacher le génie de Chris Marker.

Même après avoir vu une cinquantaine de fois Sans Soleil contre notre volonté. On en redemande.






Réponse, en 1953 de Marker et Resnais à la question : "Pourquoi l’art nègre est-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ?"

samedi 8 août 2009

Summery playlist

Discovery - Carby (Feat Ezra Koenig)
Garcons - French Boys
The Raveonettes - Seductress Of Bums
Buzzcocks - Sixteen Again
Culture Club - Do You Really Want To Hurt Me
Slowdive -Some Velvet Morning

P.S. Je ne suis pas du tout jalouse de ceux qui vont revenir sourds de la soirée de vendredi à la Route du Rock.

mardi 4 août 2009

La rentrée (part 2)

Deuxième dédommagement pour se remettre du départ de l'été : la rentrée nous livre le retour des Pastels le 9 septembre ! On pourra apprécier à Paris leur reformation à l'occasion de l'album Two Sunsets aux côtés des Tenniscoats. (Je me doutais qu'il se passerait quelque chose entre eux, les Ecossais citant régulièrment ces Tokyoïtes dans leurs top albums annuels.)
L'événement inespéré aura lieu au Point Ephémère et ne coûtera que 16€50. J'espère que seuls les matchs de foot auront lieu à huis clos en cette période de coulements de nez annoncée. Au moins le petit masque blanc qui pourrait être de rigueur cachera au reste de l'assistance mon filet de bave, parce que oui, je suis super fan.

En attendant, appréciez cette interview de Stephen Pastel pour la télévision nipponne (d'après les sous-titres du moins) assez datée mais qui n'a surgi sur le web que récemment.

jeudi 7 mai 2009

The City Looks So Much Better In The Dark

Especially in unexpected places for tourist pictures


Stockholm

Paris

Manchester

I took these pictures, now they're yours

dimanche 26 avril 2009

Dead bodies in dead cities


Let me introduce you to Julia Fullerton-Batten, with this bright picture from her "Teenage stories" project.
I'm obsessed with photography about teenage years (although I'm a grown-up now) and that's why I talked recently about Eleanor Hardwick here. Julia Fullerton-Batten is young and talented as well. So far these are the countries where she took her body : Germany>United States>Germany>UK, she also travelled in Asia and Oceania. There is no border for feeling weird as a teenage girl in an environment that is too confined and she shows it in a brilliant way.

http://www.juliafullerton-batten.com/

mardi 21 avril 2009

Le Parti Pirate suédois à l'assaut du Copyright

Le procès contre Pirate Bay a provoqué une marée d'inscriptions au Parti pirate suédois. Avec un sondage national lui donnant 5,1% des intentions de vote aux européennes de juin, Christian Engström, vice-président du Pirat Partiet (parti pirate) pourrait être le porte-drapeau d'un combat pour la protection des droits privés et une refonte des droits d'auteur. Rencontre à Stockholm pour détailler son champ de bataille.


En France, le Pirat Partiet est souvent assimilé directement à Pirate Bay. Quelle est vraiment la connexion entre ce parti politique et ce site ?
A l'origine, il n'existe aucun lien. Nous sommes des personnes complètement séparées. Notre seul point commun est d'être en accord sur des problèmes. Le Pirat Partiet a été créé en 2006 par Rickard Falkvinge qui est toujours le leader du parti. Au départ ça a commencé comme une blague avec une page sur le net. Comme ça a attiré l'attention immédiatement, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose.

Au début du parti vous imaginiez-vous qu'un procès de l'envergure de celui de Pirate Bay arriverait un jour en Suède ?
Oui et non, nous savions que cela continuerait d'être un conflit majeur. Les arguments qui se tiennent derrière le Pirat Partiet et derrière Pirate Bay ont déjà été discutés aux Etats-Unis et les polémiques n'ont pourtant pas manqué de se répéter encore et encore.

Vous n'avez jamais espéré que cela s'atténuerait avec le temps ?
Non, pas automatiquement car la politique ne se fait pas toute seule. Mais si le Pirat Partiet n'avait pas commencé en Suède, cela aurait commencé ailleurs à un autre moment. Le conflit est là et doit être résolu. Malheureusement, les politiciens ne semblent pas le comprendre. Pour eux Internet est comme un jouet. Et ils le confisquent si les enfants ne sont pas sages. Mais aujourd'hui ce comportement est complètement absurde car le web est devenu une part trop importante de notre société. Donc quand les politiciens agissent pour limiter Internet, ils punissent toute la société mais aussi l'économie. En tentant de restreindre le Web ils vont perdre des valeurs importantes en changeant un espace où chacun peut discuter en une nouvelle version de télé câblée où les consommateurs paient et les producteurs produisent.

Vous parlez d'internet comme étant potentiellement la plus grande bibliothèque du monde...
Oui, je suis convaincu qu'Internet est au moins aussi énorme que l'imprimerie. Probablement plus énorme encore. A l'arrivée de l'imprimerie, ça a pris du temps car tout était alors très lent. Mais c'était le même genre de conflit. L'église catholique était la seule organisation capable de fournir l'information, la culture et la connaissance. Mais grâce à l'imprimerie c'est devenu beaucoup plus démocratique. Les gens ont pu exprimer leurs idées et les faire circuler. L'église qui avait eu le monopole y a donc directement vu un danger.

Vous considérez donc que les majors sont la nouvelle église, sans qui ce procès n'aurait jamais existé ?
Exactement. Dans l'affaire de Pirate Bay, six mois avant que la procédure ne soit lancée, un mémo avait pourtant été écrit disant qu'on ne pouvait pas poursuivre Pirate Bay car le site est fait d'une façon si habile qu'il n'enfreint aucune loi.

Craignez-vous que ce procès ait des répercussions sur d'autres pays européens ?
Oui, on est très inquiets à ce sujet car toute l'Europe est concernée. C'est une bagarre européenne et elle doit commencer quelque part. Nous aimerions que l'Europe suive notre mouvement. Nous voulons réformer le copyright. Le garder pour l'utilisation commerciale de l'œuvre car toute l'industrie est fondée sur cela. Mais quand la loi dit que les gens ne sont pas autorisés à partager de la culture avec leurs amis, cela implique qu'il faut surveiller chacun. Donc la confidentialité des mails, la liberté d'exprimer des idées en privé, le droit de parler à un avocat sont mis en danger. Même un journaliste ne pourra plus protéger ses sources. C'est peu démocratique, nous ne pouvons pas laisser les maisons de disques faire cette proposition idiote, totalement disproportionnée.

Le copyright a-t-il encore une raison d'être ?
S'il est limité à l'aspect commercial, d'accord. Mais le temps de protection est ridicule. 95 ans, c'est fou, cela signifie que toute notre culture et notre héritage du 20ème siècle sont bloqués car des majors ne voudront peut-être pas les rééditer. Le problème aujourd'hui quand vous voulez écouter une musique très spécifique, c'est qu'il est compliqué de la trouver chez les disquaires. La demande peut être si faible qu'il n'est pas valable de presser les disques. Mais il existe toujours une demande. Le Pirat Partiet suggère donc cinq ans. Aucun homme d'affaires ne cherche à récupérer les fruits de son travail cinq ans plus tard, le bénéfice est attendu dans les mois qui suivent. Pourquoi serait-ce différent avec les artistes ?

N'êtes-vous pas pas inquiet de l'état actuel de l'industrie de la musique ?
Non, pas du tout. L'industrie du disque dégringole. Mais c'est naturel : il fut un temps où nous avions des lampes à huiles pour éclairer les routes la nuit. Ça a disparu grâce à la technologie.

Comment comptez-vous rétribuer les artistes ?
Il faut comprendre qu'on n'essaie pas d'introduire l'échange de fichiers. Ça existe depuis longtemps, depuis 1999 sur une grande échelle. Oui, l'industrie du disque est en chute libre et avec de la chance elle va continuer de s'écrouler. Les gens vont aller dans des concerts au lieu d'acheter des disques. Les revenus des concerts explosent et c'est fantastique pour les musiciens, car sur les albums, ils ne gagnent au mieux que 5% des bénéfices et la maison de disques prend le reste. Les présidents des majors n'auront peut-être pas leurs bonus, mais on s'en fiche. Ils ne sont plus d'aucune utilité.

Pensez-vous que les maisons de disques sont vouées à mourir ?
J'espère que les majors vont mourir ! Cela n'arrivera peut-être pas. Car des gens veulent toujours avoir un objet dans leurs mains. Mais le mieux serait que les maisons de disques disparaissent.

Vous n'achetez pas de Cds ?
Non, car je ne veux pas soutenir les maisons de disque, je trouve qu'il est immoral d'acheter des Cds.

Pas même les indépendants ?
C'est surement plus acceptable mais mes goûts musicaux ne sont pas assez sophistiqués pour que je sois intéressé par les catalogues des indépendants. Mais pour moi acheter un cd d'une maison mainstream c'est un acte immoral. 90% de l'argent donné pour ce disque est utilisé pour faire du lobbying contre la démocratie. Alors peu importe combien vous aimez l'artiste, il faut juste réfléchir à deux fois.

Donc vous êtes complètement opposé à la licence globale ?
Pourquoi devrions nous payer ? Les revenus des musiciens ont déjà augmenté. C'est un faux problème. Et comment forcer les gens qui ne téléchargent qu'un ou deux titres par mois à payer cinq euros ? Puis une fois l'argent récupéré, en pratique il ira aux plus gros artistes qui passent déjà en télé et en radio alors que les petits artistes indépendants qui débutent en auraient vraiment besoin. C'est bien mieux de laisser l'argent dans les poches des fans et ils décideront des concerts qu'ils veulent voir et des artistes qu'ils veulent financer.

Que penser des artistes qui ne souhaitent pas que leur musique soit réutilisée et ne pourront plus être protégés ?
Si les musiciens ne veulent pas partager leurs créations alors ils ne devraient pas les publier. En pratique la culture fonctionne ainsi : publier quelque chose et espérer qu'autant de gens que possible y auront accès. Bien sur on peut aussi espérer faire de l'argent mais on sait bien que ce n'est pas le cas la plupart du temps. Puis chaque nouvelle œuvre est créée sur quelque chose qui a été fait avant. C'est comme ça que cela fonctionne.

Que pensez-vous des nouveaux partis pirates qui naissent dans d'autres pays ?
Il en existe beaucoup qui commencent, mais la plupart d'entre eux n'ont pas encore gagné d'intérêt massif. Mais je pense qu'en Suède nous avons une chance d'avoir des places au parlement européen.

Les politiques n'ont pas l'air de bien pouvoir traiter du problème du téléchargement car ils ne connaissent pas très bien ce sujet, dépassés par ce qui n'est pas leur génération.
Bien sur! Ils ne sont pas diaboliques mais ils ne comprennent pas le problème. C'est acceptable de ne pas comprendre quelque chose, mais quand ils veulent apprendre, ils vont voir les maisons de disques et ça leur suffit. Là c'est un problème majeur. Les majors ont beaucoup trop d'influence et particulièrement à Bruxelles.

Ce problème n'aura plus lieu d'être quand la génération qui a grandi avec Internet sera au pouvoir...
Oh oui, cette discussion aura l'air très stupide, mais je ne veux pas attendre vingt ans. Je veux que cela se passe maintenant. C'est une très grande opportunité culturellement et économiquement pour l'Europe. L'Europe pourrait être leader dans ce domaine. Ce serait fantastique. Nous ne savons pas ce que sera le prochain google, mais cela aura affaire avec les technologies de l'information. Si l'Europe pouvait secouer l'Internet et commencer par respecter la vie privée des gens et réformer le copyright, de nouvelles idées pourraient émerger dans le partage de culture. Car c'est là le futur et si l'Europe peut le provoquer avant les USA, ce serait une chance formidable. Et peut-être que les Etats-Unis vont nous suivre cette fois-ci plutôt que ce soit toujours l'inverse.

Pensez-vous que des pays européens seront plus difficiles à convaincre que d'autres ?
Surement, en ce moment, la France n'a pas l'air d'aller dans la bonne direction. Mais en même temps, c'est un pays très impliqué dans la culture donc qui pourrait facilement changer d'avis.

Un disquaire suédois, en alerte.

jeudi 2 avril 2009

For Sock's Sake

I'm just back from Nemo movie festival in Paris, it's a free ten days event dedicated to animated movies and new kind of images (they show some great documentaries as well). Depsite all these assets, the theatre was almost empty this afternoon. It might be because I'm the only "lucky" one who has no full-time job at the moment. Anyway, exactly because I don't have a full-time job I was glad to have a good laugh watching that movie directed by final year Gobelins student named Carlo Vogele and I found it way more hilarious than all the very textured movies about painting and ice becoming water and snow even if it might be deeper but sock that...

lundi 2 mars 2009

Tout VU

80+80= Photo_graphisme







Photographie : Bruno Boudjelal Graphisme : Luba Lukova

Les photographes de l'agence VU et des graphistes (avec la galerie Anatome) se partagent des affiches au Carré de Beaudouin. Mis en relation par tirage au sort, les graphistes se sont accaparés l'oeuvre d'un photographe avec plus ou moins de complexes. Ajout d'une citation, destructuration, mutliplication de l'image... Je prie pour que nos graphistes moustachus voient plus loin que la barre de leurs ray-ban après y avoir fait un tour. Et qu'ainsi, ils se retiennent de voler toute lisibilité aux photos. Merci.
(le projet a été initialement exposé à la galerie VU en 2006)
Pavillon Carré de Beaudoin,
119-121 rue de Ménilmontant 75020 Paris
C'est gratuit.

dimanche 22 février 2009

La dé-évolution passée au scalpel

J'ai écrit ce papier dans le cadre d'une revue semestrielle qui devait sortir un numéro spécial Futur. Entre temps, la maison d'édition s'est vue privée d'avenir donc la revue a été annulée. Cet essai est un peu daté et trop long pour être lu sur internet mais le voici quand même...


Les visages des courtiers en bourse sont déformés par des grimaces animales. La guerre civile est infinie en Somalie. Les faits divers repoussent les limites du macabre et Coldplay pullule en tête de gondole. C'est ainsi que se manifeste chaque jour l'insanité du cerveau humain.
Elle prouve que l'évolution de l'homo sapiens ne va pas dans le même sens que ses désirs de grandeur. Parce qu'on est au 21ème siècle, certains s'attellent à recréer des phénomènes naturels. Les scientifiques européens du CERN se sont donc en toute modestie attaqués au Big Bang. Alors le futur, consiste-t-il à lever le voile sur notre passé ?
Pour expliquer notre déviance, chercher l'origine de notre existence est sûrement une piste à explorer. Avant de faire des expériences déployant 27 km de ferraille à 100 mètres sous terre, bien des thèses ont immergé de crânes de notre espèce. Les tentatives d'explications furent à la source d'œuvres d'une imagination incontestable. La plus fameuse implique un Dieu adepte de la punition sadique puisqu'il vire Adam et Eve du paradis dès que cette dernière tente de se nourrir d'une modeste pomme. Ce récit influença le meilleur comme le pire : d'Elvis Presley à Jeff Buckley, d'Emmaüs au Ku Klux Klan. Des histoires de ce genre, il en existe pléthore, religieuses ou sectaires, d'autres scientifiques, mais sans cesse remises en cause. Jusque là, je ne vous apprends rien.
Il existe par contre une thèse plus confidentielle portée par le Hongrois Oscar Kiss Maerth. Et si personne ne s'est encore entretué pour la défendre, elle compte pour fidèles Devo. Son influence est le fil rouge de l'œuvre de ces musiciens adeptes de chapeaux à la géométrie complexe qui leur font office de dômes d'énergie. Leur influence à ce jour reste toutefois plus importante pour la new wave que pour la science.
Pourtant, comme pour d'autres formations rock, leur regard sur la société n'est pas de la poudre aux yeux. Ils pointent du doigt le chaos comme évidence que l'homme n'évolue pas vers le haut. Devo mérite donc du crédit et qu'on fasse l'impasse sur leurs uniformes en plastoc ridicules, qui ont la lourde tâche de signifier la conformité environnante. Considérons maintenant la thèse anthropologique en laquelle ils ont foi :
L'homme doit son avènement à un singe qui a mangé le cerveau d'un de ses compagnons pour accroître son désir sexuel.
C'est ce qu'affirme Oscar Kiss Maerth, rebaptisé "Kiss My Ass" par Devo. Ses idées ont été rendues publiques dans son livre "The Beginning Was the End : Knowledge Can Be Eaten". Le sous-titre, traduit "la connaissance est mangeable", trouve une bonne résonance à sa publication en 1974, où malgré le premier choc pétrolier, le festin de trente ans de joyeuse orgie consommatrice n'est pas encore débarrassé. C'est aussi pour la France l'année de la réforme de l'ORTF, donc de la naissance de TF1, chaîne qui s'est depuis autoproclamée experte pour sucer nos cerveaux.
Le pseudo-scientifique Kiss Maerth a écrit son livre dans un monastère chinois au début des années 70, alors qu'il pratiquait la méditation et le yoga. Dans ce contexte on se le figure comme un hippie rêvant une théorie qui empeste le patchouli. Et pourtant…Certes il n'a pas su apporter de preuve scientifique à sa théorie, parlant seulement d'inspiration divine. Mais sa vision anthropologique n'en est pas moins intriguante.
Selon lui, le singe augmenta la taille de son cerveau en se nourrissant de celui de ses congénères. Ce régime alimentaire eu pour effet d'accroître son appétit sexuel, son agressivité et sa folie. Le singe scalpélisé, l'homme était né. Pas étonnante alors, notre appétence à nous détruire les uns les autres.


L'auteur a lui-même mangé des cerveaux de singes dans un restaurant d'Asie du Sud. Mais surtout, il a vécu avec des cannibales en Nouvelle-Guinée et à Java. L'Homo erectus de Java est selon des découvertes datant du 19ème siècle le premier homme à avoir peuplé un archipel, il y a plus d’un million d’années. En vivant avec ces tribus, il les a observées et pris connaissance de leurs mythes, qui l'ont certainement inspiré.
L'idée selon laquelle le cannibalisme aurait donné à l'homme une nature violente, malsaine, dérangée et obsédée ne serait pas si absurde. Il circule sur le web une information affirmant qu'elle pourrait être validée par des recherches sur des bactéries dont celle à l'origine de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Mais ne nous embrouillons pas plus, puisque cette revue n'est pas scientifique. Et ce qui a certainement retenu l'attention de Devo, c'est surtout ce que cette découverte représente symboliquement. Elle est idéale pour dénoncer la bêtise humaine surprise à son sommet quand le parolier Gerald Casale et ses amis se font tirer dessus en 1970, alors qu'ils manifestent contre l'invasion du Cambodge par les Américains. Les fleurs de leurs années hippies se ternissent et laissent éclore le dégoût des réalités industrielles. Alors Gerald Casale, Mark Mothersbaugh, et Bob Casale deviennent des proto-punks et entrent dans la légende de la new wave, grâce à des idées tout de même originellement plutôt new age.
Après avoir découvert le livre de "Kiss My Ass", ils tournent "The Truth About De-evolution", un film primé au festival de film expérimental d'Ann Harbor, soit disant grâce à des messages subliminaux qui ont conditionné le jury. Ces messages sont probablement calés quelque part entre deux coups de raquette de ping-pong qu'on peut y voir infligés sur les fesses d'une blonde. L'absurdité dadaïste de ces étudiants en art n'échappe pas à David Bowie ni à Iggy Pop qui empressent Warner Bros de les signer. Depuis lors, les paroles signées par Gerald Casale oscillent entre humour et révolte sur la société moderne qui régresse. Devo est dévot de Kiss Maerth et propage la rumeur "We Are Not Men, We Are Devo" et les singes n'ont rien à nous envier.
Trouvera-t-on bientôt des singes en Suisse ?
Si l'Homme régresse, il fait quand même une ascension pour caresser la lune. Et quand des méninges issues de différents pays d'Europe s'unissent au CERN (Organisation Européenne pour la recherche nucléaire), à Genève, elles ont la vanité de vouloir percer les mystères de la création de la Terre. Pour ce faire, ils se sont attelés pendant près de douze ans à la création du Grand collisionneur de hadrons. Sa mission est de recréer le Big Bang en accélérant des particules pour recréer les conditions qui auraient permis la création de la Terre.
La peur que l'expérience fonctionne si bien qu'elle pourrait créer un trou noir coupable d'un nouveau Big Bang se sont vite fait entendre. La Suisse, le pays connu par tous pour son néant historique accueillerait-il la machine qui mettra fin à l'histoire de l'humanité ?
Une Indienne terrifiée à cette idée s'est suicidée pour ne pas avoir à affronter cette éventualité. Ca n'en valait vraiment pas la peine, puisque la mise en route s'est passée sans encombre, jusqu'à l'interruption quelques jours après le lancement pour cause de problèmes techniques. Les scientifiques attendront au moins le printemps 2009 pour remettre en marche leur machine et pourquoi pas provoquer cette fin qui bouclerait la boucle. Cela ne déplairait pas à un certain Gérald Casale. Je suis allée recueillir le produit de sa cervelle, en voici un caviar : "C'est malheureux que les prédictions d'un désastreux trou noir aient été ridicules. Ca aurait été une façon excitante pour l'homme de supprimer sa propre existence une bonne fois pour toutes. Il semble que les Etats-Unis ont trouvé une façon efficace mais plus lente d'y parvenir maintenant que nous avons une population psychotique et sous-humaine de cons élisant des cons qui reflètent leur propre connerie."


La présence du futur
Une connerie qui fait craindre pour le futur. Nous en sommes chaque jour les témoins et surtout les sujets. Et comme l'auteur de la théorie de la dé-évolution a été mis en camp de concentration lui-même, on comprend plus encore le peu d'espoir qu'il a en la nature humaine. L'homme né de la consommation de cerveau a appris à le commercialiser. Le but premier du singe auquel croit Kiss Maerth, ne l'oublions pas, était d'augmenter ses pulsions sexuelles. L'être humain, entre deux caddies, n'a pas perdu sa faculté à se reproduire pour que les générations futures reproduisent en boucle les mêmes événements. Comme en témoignent la musique, la mode ou la politique, nous revenons toujours à un mouvement arrière. Et c'est justement pour cela que nous craignons pour le futur. Avoir peur du futur c'est craindre le présent et le passé, car nous savons qu'il ne fera que se répéter.
Après, chers cannibales lecteurs, il nous appartient de se demander ou non d'où nous venons pour savoir où nous allons. Et ainsi choisir de sacrifier le futur à découvrir, si nous en avons le temps, quel est, du nom de l'album de Devo sorti en 1979, notre "Duty Now For The Future".

mercredi 11 février 2009

Black Lips

Black Lips is the best band in my world, their new album 200 Million Thousand is 200 Million Thousand better than any of the shit that's going to be release this year. They did travel possibily more than 200 Million Thousand km around the world. I was expecting and almost agreeing to meet with arrogants guys jumping all around. I don't know if it's fortunate or not but that didn't happen. Instead I met Black Lips singer and guitar player Jared, who lost his moustache that morning but not his kindness.
(I stole that picture on some girl's flick'r, sorry & thank you stranger)
La version française sera dès lundi sur le site www.gonzai.com

Last time you were in Paris you said that you wanted to become more a recording band than just a live band. Is 200 Million Thousand supposed to convince people of this change ?
Well,
a lot of attention was put on the live aspect on our previous albums. Maybe this one is different, I'm not sure. But we spend most of the year touring so it obviously goes that way. Instrumentation was done live, but the process was a little different than previously because we bought our own studio. Now we make our own rules and there is a more relaxed atmosphere. Usually someone else is watching and it's costing a lot money. This time we could just work when we wanted to work so that was kind of nice.

Did you get new influences that makes it different from the others ?
We're always into the same kind of stuff. After the album was done we got really into gospel music so we recorded a gospel album in Berlin, that one might be influenced by different things. A lot of people who heard 200 Million Thousand said it sounds a little weirder and maybe a little darker.

Did you start recording this album in Berlin when you came back from touring in India ?
Yes ! it's a gospel album, we might release it only on vinyl and just put in for free on the Internet. We finished the artwork we just have to have it mastered now. It was a surprise project, we were really bumped out that our trip to India got cut short so we wanted to do something positive and being productive with our time in Berlin. It was very unexpected so it was really spontaneous, very sloppy and lo-fi but I like very slappy and lo-fi music so... I'm very happy with the way it turned out.

Talking about what happened to you in India, is it going to change your way of acting on stage ?
No, not at all ! But we're not gonna go back to India as a band. I'd like to go back there as a tourist. We might have trouble going back but you know, the world is a big place there is a lot of places to go. I was a little bit upset with the way all that got shitted. We didn't know how the reaction was gonna be in India. We had a crazy show and that's the show where kids really got into it. The promoters were happy until.. we kissed each other, because they're very homophobic there. You could go to jail for that, we didn't know that, no one told us.

So it's not because you got naked ?
No no, it was the kissing. People walk around naked on the street there. But you can't kiss in public even if it's a boy or a girl. And it's very bad when it's a boy and a boy but they never told us. They saw the videos before, they should have said : "hey guys don't kiss that's not cool in India" but they never told us that. It's the kiss of artistic repression !

In which places where you haven't played yet would you like to play?
I really want to go to Africa. It's gonna be hard. But Cole's mum lives in Uganda so maybe we can just go visit her and play in some bars. I really want to go to Japan. I want to play in Cuba. We had shows in Argentina and Chile but because the economy is so bad they canceled the shows because they didn't have any money but I'd play there for free.

When you travel like this, do you go to meet an audience or just because you want to travel ?
In places like that I have an audience... but also going there as a musician is like a ticket for tourism. You get free travels, sometimes you get paid, you get to meet people that you'd probably hang out with if you lived there. You don't have to stay in the hotel, you can go with people and see the real stuff. It's possibly selfish reasons to go there but... Yeah, I like to travel.

Is it why Vice likes so much to work with you ?
It helps because they like to travel, we like to travel. It's a good working relationship.

If Black Lips didn't want to have anything to do with Vice Records anymore, which band would you recommend them to replace you ?
(visibly confused) I don't know....

You listen to new bands ?
Yeah but they're all really kind of obscure. My favorite band is the Spits from Seattle but nobody knows who they are.(http://www.myspace.com/thespits). Sam thing for King Khan & The Barbecue Show from Montreal, I guess some people know about them... or The Carbonas, they're from Atlanta. Oh no they just broke up, damn it ! but they've been around for a long time. I also like The Vivian Girls.

Don't you think you've been a great influence for bands like Strange Boys, Golden Triangle...
Oh maybe, I hope so. I would like kids to listen to us and then listen to the bands we're influenced by, that would be cool. It's a real honor when kids say “I've been really influenced by you”. I think one of the Strange Boys sent me a letter one time saying like thank you for your recordings. I still have the letter... it was kind of... sweet. (smile)

Let's get back to the album, why did you pick this name ?
Oh it's just the biggest number we could think of. In English, people are always making up new words so we decided to make up new numbers. It seems like a big number, it kind of sounds futuristic but kind of sounds stupid too. I like mixing retarded stuff with smart stuff...

Ok so now I'm going to ask you some numbers too.
How many times did you pretend to have fun on stage ?
I never actually pretend to have fun on stage but I almost did it. It almost happened the other night, in Hamburg. It was a tiny club and they had too many people there it was very hot. It was quite the same during our first tour in France. We were playing small places in basements, and that was so much smoke and sweat....

Do you have any expectation from your audience to go as crazy as you do when you're on stage ?
No I don't expect anything out of them because I used to see bands who would tell to the audience “dance”, “come closer”, I hated that, you would lose the magic and it's not natural. If it happens that's great but if it doesn't you can't force it because then it's cheap.

How many days did you spend recording the album ?
I'm not sure because we were touring in between. I would say maybe 23 days.

How many cans of your drink D-Tune did you drink during the recording ?
Oh none!

It's not ready yet ?
It sucks ! The last time I drank it we got so sick on tour because Ian's brother put too much of .. I forget wich chemical was in it. But we're trying to perfect it. The food and drug administration won't approve it because we have ingredients from Russia and Brazil that are not legal in America. We're still working on it. We left all our bottles in Tijuana because we were afraid to bring them back over the US border.

How many countries have banned you ?
Well, Canada, maybe India now, and we can't go to Syria, we can't go to Iran and oh we can't go to Cuba because we have American passports !
So I would say about 7 countries.

How many gigs have you played so far ?
In our life...!! oh Jesus, close to 10 years.... 250 shows a year, sometimes more than one show in one day....

That's a lot ! Is it a hard lifestyle ?
Oh no I feel sick when I'm at home not doing anything, I go crazy after two weeks. I'm very used to this lifestyle. I grew touring you know, so... That's weird to be home because I feel like an old man or I feel like retired. Sometimes you get tired of it but we built a strong resistance, we never get sick of touring.

L'Eden de la pub

Demain nous fêtons le bicentenaire de la naissance de Charles Darwin.
Mais les créatifs de pub n'en finissent pas de détourner un mythe plus glamour, celui d'Adam & Eve, quelque peu malmenés...
En France, ils idolâtrent la pomme de terre....

Adam & Eve
envoyé par djfaboon

La Suède fait virer de bord Adam dans une pub pour des assurances et censure s'en suit.

mardi 10 février 2009

Bertrand Burgalat, la clé sur la porte

L'entretien est originellement publié ici, sur Gonzai.


« La difficulté, ce n'est pas quelqu'un qui n'aime pas le rock, c'est les gens qui croient aimer le rock. » attaque Betrand Burgalat, dès les balbutiements d'une nuit non pas à Taverny mais à Chelles, en banlieue de Paris. Les Cuizines de Chelles reçoivent ce soir de janvier l'encéphale de Tricatel et April March. Ils joueront devant un public majoritairement assis, à l'exception près d'un fan aux jambes azimutées que nous retrouverons plus loin dans notre périple.
Sur le flyer, le ton est donné : le dandy de la pop française fait son tour d'honneur avant de se retirer de l'estrade. Pourtant, il compare cet adieu à la compilation Au Coeur de Tricatel sortie en 1999, alors qu'il pensait tout arrêter. Même s'il se dit fatigué de convaincre, il charrie quand même sur une tournée du retour pour mars. En insertion avec la team de la tournée, nous notons sur notre petit carnet que la set list se prépare en charades improvisées par le band (membres d'Hyperclean et Aquaserge), par les guests Henning Specht, découverts sur myspace, et Yattanoel, ami poète de longue date. Ne manquons pas non plus de balancer que dans les backstage les posters qui font se côtoyer AS Dragon et des groupes de ska festif aux noms en calembours provoquent un foutage de gueule général dont je garde les détails pour un magazine à scandale qui me rémunèrera plus qu'ici. Les lecteurs de Gonzai devront se contenter de l'un des plus clairvoyants et bienveillants bilan de carrière de Monsieur Tricatel qui a définitivement quelque chose à dire sur des serruriers dont ils se serait bien passé : les intermédiaires entre sa musique et le public coupables d'avoir posé des « verrous ».
« Le milieu du rock aujourd’hui, c’est l’antithèse de tout ce qu'il y a de beau dans le rock. Il y a presque beaucoup plus de trucs à apprendre au contact d’un agent de boîte de sécurité qu’à un dîner avec un programmateur de radio rock ! ».
Radios, journalistes, disquaires, les voici ceux qui devront un jour comparaître pour non assistance à culture en danger. Et même si Gonzai est loin d'être le plus coupable, une mise au point de Bertrand s'imposait sur l'article de Little Johnny Jet au sujet des Shades.
"Des gens ricanent sur les Shades. Moi je trouve ça très bien; mais je dis ok les gars, trouvez moi mieux qu'un texte comme Le temps presse ! C'est normal qu'il y ait de l'inertie, mais ce que j'avais trouvé bête, c'est que la seule chronique méchante sur les Shades venait des gens probablement les plus proches. Moi j'ai connu ça dans le cas de Lenoir ou des Inrocks. Je pensais que ce seraient ces gens là les plus enthousiastes au sujet de Tricatel mais ce n'est pas avec eux que ça a été le plus facile. Puis on a eu des surprises : des papiers à la fois dans des fanzines ou dans des canards super grand public, comme Paris Match. Mais il est aussi question de trajectoires, car on voit des gens super passionnés, puis vient le passage où la passion est plus émoussée, où malgré soi, il y a une paresse qui s'instaure. Par exemple, en faisant une émission sur I-télé avec Manœuvre, je me suis rendu compte qu'il ne fallait jamais envoyer un disque cellophané. Même les décellophanés, ça te fatigue. Ce qui est marrant, c'est d'essayer de garder la curiosité que l'on peut avoir pour la musique. Par exemple, il faut éviter de lire les biographies. Il faut éviter d'en savoir le plus possible sur les gens. Des fois on a des surprises, il y a des gens que je croyais détester ; puis en tombant sur un cdr on se dit « ouah c'est pas mal » puis « ah ouais c'est ce con ! » et on est surpris. On s'est donné beaucoup de mal sur l'album des Shades, la seule ligne qu'on a eu c'était de les laisser faire exactement ce qu'ils voulaient, y compris de faire des erreurs. Mais pour nous c'est important. Il ne s'agissait pas que je fasse mon disque par procuration. Car on y croit pour beaucoup plus longtemps et on sait qu'il fallait un premier album comme ça. Il fallait qu'ils s'affranchissent de certains trucs comme de la tutelle des Strokes. Et une fois qu'ils ont couché certains trucs, ils s'en sont instantanément débarrassés. On a quand même réussi à vendre 10 000 albums, ce qui n'est pas si mal quand on pense aux verrous qu'on n'arrive pas à faire sauter. Mais je ne voudrais pas qu'ils déploient toute cette énergie pour reproduire le symptome AS Dragon: Se faire récupérer par les mêmes personnes qui n'étaient pas là au début... Du genre Benjamin doit faire un disque solo etc..."
Bertrand Burgalat ne l'admettra peut-être pas, mais c'est tout de même un peu papa ours qui rugit dès qu'on attaque ses protégés. L'explication rationnelle à ce comportement, la voici: « Je suis plus sensible quand c'est le cas des Shades car j'ai connu leur situation. Même si j'ai l'impression que pour moi les choses se passent mieux qu'il y a quelques années, je me sens mieux compris. Encore qu'en province, je lis encore pas mal de papiers qui commencent par « avec son look de vendeur d'aspirateur, de directeur des RH » et j'ai eu « avec son look de sous préfet en vacances ». Mais c'est marrant car moi il y a plein de trucs que je n'aime pas en musique, mais ce n'est pas à cause du look des gens.»
J'ignore tout du look de Count Indigo, mais ce qui est sûr, c'est que ce projet n'a pas rencontré le succès attendu par Tricatel.
« Count Indigo je regrette énormément, car on voulait faire un disque moderne, qui ne soit pas dans les poncifs du R'nB de l'époque. Qui ne soit pas non plus un truc de soul nostalgique comme la soul qui se fait depuis Amy Winehouse. Count Indigo c'est le disque pour lequel on avait dépensé le plus d'argent, Serge Bozon avait fait un clip. Et je ne sais même pas si on a eu une seule critique. On était en porte à faux car ce n'était pas du rock indé et en même temps nous n'avions pas les clés pour le mainstream. Je pensais que Trinity était un tube, je suis allé voir la programmatrice de Fun Radio. J'ai dit « Oui j'ai la réputation de faire des trucs un peu en marge, mais j'aime bien Toxic de Britney Spears ». Et là elle m'a dit « ah ouais Toxic c'est la chanson qui n'a pas marché !» Je me suis dit, bah là... » Dans un genre très différent, je pense qu'un groupe comme les High Llamas n'a pas la reconnaissance qu'il devrait avoir, comme il y a douze ans quand on a sorti Eggstone. On a fait une tournée en France et c'était consternant, il n'y avait personne alors que c'est l'un des plus grands groupes de pop que j'ai jamais vu. C'est pour ça que là, pour la tournée, on s'est dit, on va pas forcer les gens à venir nous voir, on joue et les gens qui veulent venir nous voir viendront d'eux-mêmes.»

En attendant que la salle de Chelles se remplisse, nous suivons Bertrand au resto chinois. Entre deux nems et piqûres d'insuline, monsieur BB, parlez nous un peu du public de Tricatel: «Les gens que je rencontre dans les concerts, je les trouve agréables. C'est l'avantage d'avoir un public restreint. Je ne veux pas dire qu'on a un public meilleur que celui des autres mais je trouve que Tricatel demande un petit effort. Je n'ai jamais vu quelqu'un à la caisse d'une Fnac ou d'un Megastore avec un de nos disques en disant « ouah, ça y est, j'ai choisi le bon CD». Je ne voudrais pas idéaliser la chose, mais on a un public quand même assez motivé et assez militant, très attentif quand même.
Et le public n'a pas manqué de remarquer la petite Allegra, et ses chansons si sucrées qu'elles provoquent à coup sur la venue de la Tooth Fairy: « Allegra est en pensionnat en Angleterre. Personne n'en a rien eu à foutre alors... A chaque fois, on lance une bouée dans la mer, mais je me décourage vite. Je suis un peu responsable, vu que je m’attends souvent au tube OVNI, qui n'est jamais totalement dans le format radio. Je ne veux pas être un fournisseur de The Do ou Yaël Naïm parce que c’est ce que les programmateurs veulent, les mêmes qui nous reprochaient de faire des morceaux en anglais, alors que maintenant, on nous reproche le français. Si demain il y a un disque en morse qui sort et cartonne, ils en voudront tous ! »
Le concert de Chelles coupe court à notre discussion. BB et March n'ont pas joué en morse. Mais le public a salué. Le retour se fera humblement en RER. L'occasion pour nous d'achever April March déjà bien épuisée avec quelques questions sur l'album, tout juste sorti, Magic Monsters, qu'elle ne joue pas du tout lors de cette tournée.
April March :« Avec Steve Hanft nous voulions que ce soit une conversation, alors on a acheté chacun un petit Radio Shack, et on se jouait nos idées au téléphone. Le résultat est très californien, parce que c’est le grand truc de Steven, mais on partage aussi énormément musicalement. »
Et cette tournée avec Bertrand Burgalat, en pleine période où elle devrait plutôt assurer la tournée de cet album, n'a strictement rien à voir. « Different animals » dira-t-elle. Quand on insiste à pousser la comparaison Hanft/Burgalat, elle compare les deux à des pommes et des poires. Message reçu. Et Tricatel, fruit de la passion ?
April March: « Je me sens très impliquée dans Tricatel, c’est une vraie famille pour moi, dont je suis très fière, même si j’ai sorti Magic Monsters sur Martyrs Of Pop. On voulait le sortir en cd, mais ça a foiré avec le distributeur. En France, comme Jean-Emmanuel est un grand ami à moi, il nous a sauvé la mise avec le format vinyle ».
Bertrand: « On lui doit tous les deux beaucoup ; sans lui, on ne se serait pas rencontré »
April: « Pour moi c’est quelqu’un d’important pour la musique française. Un de ces jours, quelqu’un va se dire « mince, qui c’est ce type ? »
Avant d'arriver à destination, demi tour à la station Tricatel:Bertrand Burgalat : « Plus le temps passe, plus on va se rapprocher de l’esprit d’origine, du côté « instrument de travail ». J’ai perdu beaucoup de temps, d’énergie et d’argent à sortir des projets pas vraiment standards, dans des structures qui l’étaient encore moins. On tâtonne encore, mais à mon avis s’il y a un avenir pour Tricatel, il se fera sous cette forme artisanale, pas par trois disques dans un bac à fouille de la FNAC. Je veux garder cette joie de faire des disques, sans que la grande déprime suive avec les négociations puis le refus des diffuseurs radio. Je suis quand même déjà sacrément fier : on n'a arnaqué personne, on tient encore debout. »
Extirpation du RER C. Dans les couloirs de la gare, le frappé de Tricatel qui dansait comme un dératé tout le long du concert félicite Bertrand Burgalat, l'agent provocateur des fourmis dans ses jambes. Chacun s'empresse de rejoindre sa correspondance, mais nous décrochons quelques dernières révélations. April March reviendra bientôt à Paris enregistrer un nouvel album avec Burgalat.
Il est aussi question d'écrans, grands et petits. Mais surtout pas d'adieu, puisque Tricatel a toujours de nouvelles clés, dont la rareté explique d'ailleurs qu'elles ne puissent pas être des passe-partout.
http://www.tricatel.com/

vendredi 30 janvier 2009

The Muslims conversion

Conversation with The Soft Pack (formerly named The Muslims)
Version française
Praying hard is not enough to become the future of rock'n"roll. The Muslims didn't need to pray or to wear a fluo cassock to achieve a miracle with their EP, a Jonathan Richman vs Black Lips crusade. Now they call themselves The Soft Pack and signed to Kemado Records.
Get converted with band member Matty McLoughlin. This interview was published in French on the website
Gonzai. This is its english version and it makes me realise it's a shame we don't have cool translation in French for "worth a shit", "whacky" or "keeps you wild" that sounds like the title of a hippie song to me.

Did you change your name from The Muslims to The Soft Pack so that all your interviews start with the question “why”. If not, then… why?
Oh we changed the name because things got really ignorant and annoying. It got too spikey hair and political fist shaking. Not indicative of who we are. We hang out on roofs and drink beer and listen to Black Sabbath.
How did you start making music together? What were you doing all that time while Jonathan Richman & Black Lips fans were all waiting for their new Messiah? Matt and I wrote some songs together and pieced a band together a week before our first show. Brian and Dave joined a year later and made us worth a shit. We became a band when those guys joined.
You get often compared to Black Lips and toured with them, do you think it’s justified?
Well we haven't played with black lips yet. We will in a month in England, which will be cool. I guess we get compared to them because we sound "ameutirish", that's not a word is it ?. I’m excited to play with them, I heard it gets whacky at their gigs.
Your songs can remind of surf music as well as garage or indie tunes that can fill a dancefloor, how would you define your sound yourself?
Rock n roll band. Pop tunes played aggressively for pop songs. Regular guys doing whatever they think is good or funny.
It sounds like you’re done with religion, but just tell us who is your God in music?
Well everyone in the band has their favorites. I (matty) love the replacements. Matt is a Fall guy. Brian is a Bowie whore. David likes Sly Stone and Band of Gypsies. But we all like all of those bands alot collectively
You first released your music on 1928 recordings, do you carry on with them or do you want a bigger record deal, or maybe Vice records?
We will always be apart of 1928 recordings. Ryan (who runs it) is our best friend from highschool and we like doing stuff together. We just signed to Kemado records in the US. So we are excited about that.
I looked at your press pictures. You look like very sweet and well-behaved. They didn’t allow you any craziness or are you really that moderate?
Na, we get weird with it. Just average looking dudes. We dance, we swim without our trunks. No one tells us what to do baby.


You’re from San Diego and moved to L.A. From my French point of view it sounds like a weird choice if you’re meant to be a rock band and not a movie star. What brought you there?
When we started the band Matt was a film major in college and wanted to pursue that (which LA is good for). I was bored in San Diego and wanted to try another city out. Things with the band picked up and now we live here.
What do you expect from 2009 for The Soft Pack?
A full length LP and lots of touring. See some new places and have fun.
You have a problem: I just found out there is a French band called The Softpack. You need to change your name one more time, any better idea?
We'll change it then. It's kinda fun changing your name. Keeps you wild.

BLACK LIPS + THE SOFT PACK + CRYSTAL STILTS IN MANCHESTER THE 18TH OF FEB
THE SOFT PACK IN LONDON 19TH 20TH 26TH OF FEB

lundi 19 janvier 2009

Objectif : Eleanor Hardwick

Eleanor Hardwick est photographe. Et ce n'est pas un mot que j'use à la légère. Elle a quinze ans, expose sur Flick'r mais est vraiment ce qu'elle prétend être. Elle esthétise l'adolescence, joue sur les mots, fait poser ses copines, invente des décors. Tantôt lisse, puis drôle, ou trash, elle se cherche. Avant qu'elle ne se trouve, et ne soit peut-être happée par la hype bubble-gum et collant(e) de Nylon, profitons de ses tatônement sur son flick'r, où nous sommes conviés à de la critique d'art adolescente peu pompeuse, certains ajoutant comme tag sur le mug Starbucks un "lol", quand d'autres préfèrent souligner la lumière ou la remercier de viser juste en illustrant leurs états d'âme.


Hanging Out, Eleanor Hardwick

Choices, Eleanor Hardwick

Accidents Happen In The Kitchen, Eleanor Hardwick

mercredi 7 janvier 2009

Cérémonial de clôture des défilés de tops

A force de rester "au desk" les journalistes comptent de plus en plus sur les défilés de tops pour éviter de forcer leur imagination avant les fêtes. Comme on y retrouve Fleet Foxes, Santogold et Laure Manaudou selon les catégories, je me sens nullement concernée.

Par contre le top de Technikart m'a au moins insufflé la résolution de ne plus dépenser 5€50 inutilement. Dans sa powerlist des 100 personnalités qui ont fait l'année, la première femme n'apparait qu'à la position 46 et il s'agit de Virginie Despentes qui n'a pourtant rien foutu de l'année à part "vivre une année frustrante" comme elle l'explique.
A tous les frustrés de France, je leur déconseillerai d'aller goûter aux quelques secondes du titre "Wolfgang Amadeus" du nouveau Phoenix à paraître au Printemps. Mais comme vous avez votre libre arbitre je ne vous prive pas de l'information et vous donne la possibilité de donner un coup à votre patience.

Puis en ce début d'année, Au Revoir Simone nous fait un petit Hello, ou devrais-je dire ELO puisqu'elles ont repris Here Is The News, que vous pouvez télécharger ici.
A surveiller aussi en 2009, le side project de MGMT+Of Montreal.
Blikk Fang_Just A Little Judas Tonic
Et Foals qui pourrait bien en surprendre plus d'un, jugez plutôt avec cette démo, A Future Dub.

En 2009 c'est aussi l'anniversaire des grands labels, Motown et Islands Records. Ils seront surement dignement célébrés car il faut en profiter, c'est comme les Poilus, un jour il n'en existera plus pour témoigner.

Pour finir, comme j'ai quand même très envie que vous connaissiez mon album de l'année 2008, je vous laisse en deviner l'auteur avec cette photographie dans laquelle vous êtes autorisés à vous perdre pendant des heures et oublier que ça glisse trop dehors pour porter vos nouvelles chaussures achetées en soldes.