mercredi 27 août 2008

Entretien avec Sally Hawkins, fille de joie

Si Sally Hawkins ne s’habille pas dans la vie en guirlande de Noël comme son personnage de Poppy dans Be Happy (en salles ce jour), elle partage quand même son optimisme poussif. Vêtue de noire mais non sans un sourire constant, je l'ai rencontrée au Dublin Film Festival en février. Son amour de la vie est si grand qu'à côté, MGMT passe pour The Cure.


Tu as déjà joué deux fois pour Mike Leigh, n’y a-t-il pas une routine qui s’installe quand vous travaillez ensemble ou est-ce toujours une expérience surprenante ?

C’est vrai que maintenant je sais comment il travaille. On se comprend mutuellement mais il n’empêche qu’il est toujours différent. Je suppose que cela dépend des situations, des personnages et de l’exploration de différentes choses sur la nature. Mike Leigh est un personnage en changement continuel, il va toujours plus loin. Il aime lancer des défis à lui-même mais aussi aux gens avec qui il travaille, il y a donc toujours quelque chose à découvrir avec lui. Autrement ce serait ennuyeux ! Travailler avec lui demande toujours beaucoup d’investissement, c’est intense, mais c’est du réel plaisir. Tu apprends toujours beaucoup sur toi-même, sur les gens et la vie quand es avec lui.

Est-ce qu’il a crée le personnage de Poppy spécialement pour toi ?

Non, nous l’avons inventé ensemble. C’était un processus complètement collaboratif : il n’y avait pas de scénario, il ne connaissait pas le film, il en savait autant que moi au départ. C’est terrifiant mais aussi très libérant. Et même si c’est effrayant, Mike est le réalisateur et peux imaginer que ce doit être mille fois pire pour lui de ne pas savoir. Il se met en danger et cela peut très bien marcher ou échouer, on ne sait jamais.

C’est ce qui est si incroyable avec Mike Leigh car il se met dans une position compliquée mais tous ses films fonctionnent, ils sont formidables. C’est un homme très intelligent mais il est aussi vulnérable que n’importe quel être humain.

Je suis persuadée qu’il avait une idée de où il voulait aller mais il ne me l’a pas dit.

Donc tu ignorais tout de Poppy ?

Oui, car c’est ainsi qu’il travaille, nous découvrons ensemble. Mike commence avec un rien, la graine d’une idée. Il savait qu’il voulait dépeindre le portrait de quelqu’un aux frontières de l’humour, du fun, des paillètes, de l’amour de la vie, un personnage dénué de méchanceté avec aussi de la compassion. Poppy a un fond magnifique et c’est agréable d’incarner ce genre de personnage.

Mais il y a aussi d’autres choses qui font sa personnalité et Mike m’a poussé lentement dans certaines directions qu’il voulait explorer. Il partait de sensations et je travaille aussi à partir d’impressions. C’est donc avancer un peu à l’aveugle car tu ne sais pas comment tout va se terminer. Et un jour tu ouvres les yeux et tu es Poppy. Après six mois, tu es arrivé quelque part, c’est fascinant.

A force d’être toujours très optimiste tu n’avais pas peur de paraître un peu niaise ?

Je ne me rendais pas compte de comment elle serait perçue. Mon travail est seulement d’être Poppy. C’est comme dans la vie, tu ne sais pas comment les gens te perçoivent je pourrais être incroyablement niaise et ne pas m’en rendre compte à moins qu’on me le dise. Si je suis honnête envers mon personnage, si je fais bien mon travail, alors je ne m’inquiète pas de comment il va être jugé. Si ca me pose un problème, c’est que je ne fais pas mon métier. C’est à Mike de s’inquiéter de ca. Je fais juste Poppy et si elle semble niaise je n’y peux rien. C’est juste Poppy !



Qu’est ce que tu n’aimes pas en Poppy, la jugerais-tu ?

Non, je ne peux pas ! Si je commence à juger, je ne suis plus dans l’instant. Je suis trop consciente de ce que je fais et je ne suis plus dans le rôle. Mon trop-de-moi-même fait irruption et ce n’est pas ce pour quoi je suis payée. C’est un danger parfois dans ce travail. Mais travailler avec Mike Leigh me donne justement cette liberté d’être seulement mon personnage.

Etait-ce la même démarche quand tu as travaillé avec Woody Allen ?

J’ai eu la chance de commencer à travailler avec Mike très tôt, il m’a donné ma première expérience au cinéma avec All Or Nothing, qui m’a permis de me faire connaître.

J’ai cette discipline qui me colle la peau maintenant et j’en tire un maximum dans tout ce que je fais. Je ne peux pas m’en empêcher. Je n’ai pas eu la chance de travailler avec Woody Allen pendant six mois comme je l’ai fait avec Mike. Woody Allen travaille d’une façon très différente, il atteint quelque chose d’assez spontané et instinctif.

Tous les réalisateurs sont différents, ils ont une vision de la vie différente et donc une façon de travailler qui diffère. La façon que Mike a de travailler est celle qui me convient. J’essaie d’appliquer sa discipline dans d’autres domaines. Mais je me demande parfois si je devrais compter sur son aide ou pas, ça c’est autre chose. Si j’agis ainsi alors que tous les réalisateurs ont leur façon personnelle de travailler, est-ce une bonne chose ?

Comment s’est passé le tournage des scènes de leçon de conduite très intenses avec Eddie Marsan ?

Eddie est un acteur formidable. La nature de son personnage est compliquée car il est dans un espace très sombre. Des caméras lipstick étaient accrochées dans la voiture et nous roulions dans les rues. Nous n’avions pas à nous inquiéter d’un écran bleu, nous ne devions pas faire semblant. Nous étions là, nous conduisions vraiment, répondant à ce qui se passait autour de nous, on en oubliait les caméras. Rien n’a été rajouté ensuite. C’est pour cela que cela est si authentique, je n’aimerais pas que cela soit autrement. Il n’y a pas d’intérêt dans une scène avec un écran bleu.

As-tu de bons souvenirs de ton propre moniteur de conduite ?

Oh oui, rien à voir avec Scott !

C’est malheureux mais les gens optimistes sont si rares qu’on se demande s’ils ont une tumeur ou s’ils sont drogués. Voir un personnage comme Poppy peut même être assez dérangeant dans notre société. Ca t'inspires quoi ?

Comme tout le monde Poppy essaie juste de s’accommoder de la vie. Nous avons tous nos problèmes et parfois la vie a son lot de surprises. La vie peut être dure, mais la plupart des gens s’en débrouillent et c’est exactement cela, le personnage de Poppy. Mais tu as raison, c’est bizarre de voir ce personnage à l’écran. C’était génial de jouer Poppy, il y a un malentendu comme quoi les personnages les plus intéressants sont les plus misérables. Mais chacun est fascinant pour ses propres raisons. La vie est fascinante. Et Mike examine la vie et les gens, il a cette extraordinaire habilité à explorer chacun. J’adore cet aspect, elle a un total amour de la vie et des gens et c’est vraiment rafraichissant à voir. On ne voit pas souvent cela, surtout dans un rôle principal car il y a toujours une recherche de douleur et de souffrance.


Penses-tu que l’optimisme de Poppy est une façon lâche ou courageuse d’éviter la violence qui l’entoure ?

Elle a une très bonne vision de la vie, je pense qu’elle est incroyablement forte. Pour être pris au sérieux, tu dois toujours prendre la vie avec gravité et je pense que c’est une méprise. Je suis plus intéressée par les gens qui ont un regard lumineux et sont positifs, appréciant l’amour et les gens. Je respecte les gens qui oublient leur ego et qui peu importe ce qui se passe, sont capable de donner et sourire. C’est un vrai respect pour la vie, car la vie est un cadeau, même si ca sonne comme un cliché ! C’est peut-être la chose la plus niaise à dire, mais même si tu ne te sens pas de le faire, c’est toujours bon de sourire. Un sourire ouvre des portes et peut toujours aider.


mardi 12 août 2008

The Ruling Class


(Traduction en français plus bas)

I dream often during the night that I’m in London sitting in front of the sea, watching huge waves. I have never been to London, it explains why I always find it hard to picture it. When I ask my friends to describe it they say I need to go there to believe it. There is probably not any beach in London, but I can feel the waves coming from this city, even ifI'm in France.
I’m pretty sure my last dreams were inspired by The Ruling Class. If I was a musician, I’d love to honour in the same way The Field Mice, The Stone Roses, Slowdive…

They are so classy that they answered my questions.

What is the rule when you want to form a band in London?

JONATHAN: Do music you truly believe in and don't follow a trend!

TOMAS: I would say be patient and you will find the right people. People who share a similar ambition and passion as you do.

ANDREW: There aren’t any rules as such. You’ve just got to find a group of people that work
together and are pulling in a certain direction. It’s good to have people that are into different things but as long as the force is headed the right way.

ANTON: There are no rules when it comes to forming a band, especially in London where new bands and genres seem to appear and breed like weed in your back garden.

ALFIE: If you want to form a band every one need to be good musicians, creative, good laugh, cool people and people you know one day you will be really good friend with!

Do you feel like you belong to a different class since you are in a band?

JONATHAN: No not really, a different world maybe. It's hard because you have to be
totally into what you’re doing and be prepared to miss out on normal things.
The other night I went out with some friends and the whole experience felt
so alien to me. Normally it’s rehearse, gig sleep, was a cool change.

TOMAS: Yes, I do! The Ruling Class has made me become a proletarian.

ANDREW: No every man and his dog are in some sort of band. If you start thinking like that you are putting up all sorts of barriers.

ANTON: Yes, when you're in a band you feel like you belong to a certain type of people, "class" if you will. If your band's good, you feel on top of the world. If your band is rubbish, you feel worse than an accountant with a receding hairline and a strange passion for mini golf.

ALFIE: Yes, since the dawn of time artists in general, always been of a different class!!!!


What is the classiest band ever?

JONATHAN: Classiest band, Roxy music, no one can argue Brian Ferry is one classy guy.
Best band Love.

TOMAS:
I really like the aesthetic created by Joy Division. Their visuals, music and lyrics are almost like a holy trinity.

ANDREW: I think some bands are obsessed with class (as in the class system) I don’t see why its so important.

ANTON: The first edition of Pink Floyd.

ALFIE: The Ruling Class


(Anton insisted on this picture of Pink Floyd...)

What’s your plan to rule the world?

JONATHAN: We have the tunes, now its time to get them out to the largest possible
audience. I have no doubt of our potential its just getting the world to
wake up and see it. Great music to rule the world with, that sounds like a good plan to me!

TOMAS: Don't let anything come in-between you and the music. Don't forget about the reasons you are doing it for. Keep your focus. Keep smiling.

ANDREW: Tomas has the plans. I'll have to ask him if I can inspect them.

ANTON: To always be careful with what's said in interviews and such. Reputation's an important matter.

ALFIE: I think the world can’t be ruled, everyone tried and still trying........and look at the state of it!!!!!

www.myspace.com/therulingclassuk

Mes nuits sont rythmées par un rêve. Je suis à Londres, face à la mer, observant d’immenses vagues. Vous l’avez compris, je n’ai jamais mis le nez dans la capitale anglaise. Je suis donc incapable de me l’imaginer et mes amis ne me facilitent pas la tâchent en se bornant à me dire qu’il faut que j’y aille pour le croire. Il n’y a certainement pas de plages à Londres, mais de France, je ressens l’énergie de vagues. Myspace me sert de coquillage pour entendre ces vagues. Je suis sure que mes derniers rêves ont été influencés par The Ruling Class. Si j’étais musicienne, j’adorais honorer aussi bien The Field Mice, The Stone Roses et Slowdive. Ca se traduit mal, mais « they rule », ouais

lundi 11 août 2008

Baxter Dury ne nous a pas abandonnés

Comme Baxter Dury, je n’ai jamais réussi à digérer le Velvet Underground. Il reste toujours coincé dans mon ventre, me piquant quand je respire, pour me rappeler ma tâche de faire circuler l’air dans mes poumons même si c’est douloureux. Je me suis rendue ivre de Francesca’s Parties, qui m’a appris à me servir de la fonction repeat de mon lecteur Creative. Me volant des heures de sommeil par la même occasion.

Après deux albums, Len’s Parrot Memorial Lift et Floor Show, Baxter Dury était peu productif.

Un jour son Myspace a disparu de mon Top Friends. Il avait supprimé son profil, j’ai craint la fin. Je trouvais rapidement son nouveau profil et comptait parmi ses cinquante premiers amis. J’ai eu peur un instant qu’il se lasse de mes envois de mails admiratifs. Puis il a enregistré l'album d'Alister.

Ma ronde sur son Myspace est de plus en plus espacée, mais enfin, je viens de remarquer qu’il a deux nouvelles démos. L’une, Trophys, est loin du podium de ses meilleures chansons. C’est en libre téléchargement alors jugez vous-même BaxterDury-TrophysDemo.mp3

Heureusement, la démo de Clare, donne plus d’espoir, vous constaterez que sa voix est plus Droopiesque que jamais si vous allez l’écouter sur son myspace. www.myspace.com/baxterdury

vendredi 1 août 2008

Daft Punk is playing at your house Darlin'...

This might be a Discovery for you.
Because robots make our days in August, this is the song Darlin' from the so-titled 1992 project of Daft Punk's Thomas Bangalter & Guy-Manuel de Homem Christo, joined by Brisco from Phoenix.
Listen to Darlin-Darlin.mp3