mercredi 16 septembre 2009

Un disque révolutionnaire russe



Puisque chacun y va de sa méthode pour guérir l'industrie du disque, j'ai envie de vous faire partager une méthode russe appliquée en 2003. Le produit complètement illégal que vous voyez en photo ci-dessus m'a été rapporté de Moscou en 2003, son prix équivalait à 3€.
Je l'avais alors trouvé peu pratique puisque ma chaîne hi-fi ne pouvait pas le lire car c'est un format DVD. Mais d'après ce que j'ai pu constater dans mon entourage pourtant mélomane, les chaînes hi-fi ne servent plus aujourd'hui qu'à amplifier itunes.
Ce disque réunit les discographies complètes des White Stripes et des Strokes, deux groupes alors fascinants pour un même public tout juste converti à la Converse all stars. J'avais d'abord pensé que pour ce prix ce devait être un orchestre russe qui reprenait les chansons, comme sur les compils années 80 de Gifi.
Is This It ?
Mais ce sont bien les Strokes et les Stripes qui jouent. On découvre même des bonus présents sur des maxis peu diffusés : des live, des démos comme celle d'Is This It. Ce disque multimédia est un peu comme une pochette suprise virtuelle. En explorant tout ses dossiers on devine le système économique du distributeur de ces disques : un folder réunit des pubs pour des magazines musicaux, pour un logiciel et des liens vers des sites, mais aussi de quoi installer Winamp. Un album photo contient des clichés des groupes qui ne semblent pas avoir été simplement prises sur google. Dans un autre dossier on retrouve les paroles de chaque chanson des huit albums écoutables sur le disque au format MP3, ainsi que quatre clips des Strokes. Autant dire que les fans sont comblés. En revanche, les poches des maisons de disques et des musiciens n'ont pas dû être comblées par les trois euros versés par mon amie touriste.
Barely Legal
Bien sur ce disque n'est pas légal mais avouons qu'ils sont rusés ces Russes.
Pour l'instant, les albums que nous achetons sont au mieux agrémentés d'un accès direct vers le site web de l'artiste ou d'un clip, mais ce coffret numérique a de quoi séduire, en s'inscrivant d'une part dans de l'hyper consommation musicale (huit albums tout de même!) mais aussi dans la logique d'hyperinformation : une biographie, des photos exclusives, des paroles qui évitent de cliquer sur google sur des sites avec des pop up de partout. En utilisant ces goodies sur des supports légaux pour un prix décent (on n'a pas dit 3 euros comme à Moscou..), la galette ronde ne pourrait-elle pas s'offrir encore quelques petits tours de piste ?