Si je tarde toujours à boucler mes chroniques d'albums, c'est parce que l'exercice me semble de plus en plus insipide. Ce n'est pourtant pas d'hier que ce petit feuillet de 1500 signes prend forme -mais jamais fond- dans la paresse. Il se cache à peine d'être promotionnel ou sans recul. Et s'il est à peu près personnel et bien écrit, il s'élève rarement au-dessus de l'auto-caresse intello et stylistique. Quant à l'humour, comme s'il était réservé aux gens trop simples, il a cédé sa place au cynisme.
Mais ce soir, j'ai enfin cru trouver un nouveau souffle, quand on m'a amené sur un plateau un angle, un contexte, bien différent de quand j'écoute ces disques qu'on m'envoie en mp3 dans mon bain.
Ce soir, je me suis dit que j'allais pouvoir accrocher le lecteur en lui disant que j'ai écouté pour la dernière fois cet album en argumentant sur notre rupture, et que plus jamais je ne pourrais l'écouter au risque de me liquéfier. Qu'il me faudrait donc me baser sur les souvenirs de mes précédentes écoutes pour rendre ce fameux verdict encadré, dont les gens se fichent bien puisque chacun a l'impression d'être son seul juge, tout en suivant des voix qui les guident par ailleurs, et qui les mènent tous à encenser les mêmes au final.
Pour qu'elle aient au moins un intérêt pour une personne, je vais donc écrire cette chronique pour moi, mais je sais aussi que c'est celle que je n'enverrais pas et j'essaye de rassembler mes pensées sur les souvenirs de ces pianos hésitants, ponctuant dramatiquement une discussion à peine mieux construite tout en relisant la bio pour l'ajuster dans ce cadre devenu incapable d'embellir ou enlaidir quoi que ce soit.
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